Quatrième de
couverture :
Un mari souvent absent. Un métier qui ne l’épanouit
guère. Un quotidien banal. Colombe Barou est une femme sans histoires. Comment
imaginer ce qui l’attend dans le charmant appartement où elle vient d’emménager ?
À l’étage supérieur, un inconnu lui a déclaré la
guerre. Seule l’épaisseur d’un plancher la sépare désormais de son pire ennemi…
Quel prix est-elle prête à payer pour retrouver sommeil et sérénité ?
Grâce à un scénario implacable, Tatiana de Rosnay
installe une tension psychologique extrême.
En situant le danger à notre porte, elle réveille nos
terreurs intimes.
L’histoire et
mon avis :
Maman de jumeaux, épouse aimante et souvent seule,
Colombe est cependant loin d’être une femme comblée. Elle travaille à mi-temps
dans une maison d’édition en tant que « nègre », et son travail ne
lui plait pas. Elle rêve d’écrire un livre, d’être publiée. Mais voilà, Colombe
n’a pas suffisamment d’ambition et de poigne.
Ainsi, à peine emménagé dans son nouvel appartement,
elle s’efforce de supporter la musique du voisin. C’est un médecin respectable
et très apprécié. Colombe préfère alors se taire et attendre qu’il cesse. Puis
un jour, elle ose lui faire face…
Les ouvrages de
Tatiana de Rosnay sont des écrits étranges à mes yeux. Je m’explique : le
premier livre que j’ai lu (La mémoire des
murs), je n’ai pas aimé. Déçue, vraiment, par l’intrigue qui ne m’avait pas
menée là où je voulais aller. Du moins, dans la direction que j’aurais aimé
suivre. Puis j’ai voulu renouveler l’expérience, les rencontres avec l’auteure.
Je trouve qu’elle a le don de nous faire quelque peu voyager à travers ses
romans. Pas forcément au sens spatial du terme mais plutôt dans le cheminement
de ses personnages.
C’est ainsi que
je lis ses livres. Rapidement (ils sont relativement courts), presque d’une
traite, parfois même haletante, attendant un moment de libre pour avancer
encore un peu dans ma lecture…
Le voisin est une œuvre qui m’a attirée,
ne serait-ce que par le titre. Il y a sans doute une part de vécu personnel
dans cette histoire. Un type capable de faire du raffut à une heure peu
raisonnable, on connait parfois trop bien. Mais le rapport qu’entretien
l’héroïne (j’ai hésité à utiliser ce terme… je me suis demandée s’il ne s’agissait
pas plutôt d’une anti-héroïne, après tout) avec son mystérieux voisin d’abord
sans identité, sans visage, est une relation psychologique intense qui pousse
la mère de famille à aller loin et à se dépasser elle-même.
J’ai vraiment
aimé cette tension, l’évolution de Madame Barou. J’ai tenu vraiment à lire
l’ouvrage en évitant les pauses. Pour rester dans l’ambiance, devenir Colombe
et découvrir un parcours tracé avec finesse et intelligence.
Néanmoins, je
pense qu’après cette lecture, je vais peut-être hésiter à m’adresser à mon
voisin. Qui sait où cela pourrait m’amener ?
Quelques phrases :
« Une
nouvelle maison. Une nouvelle adresse. Une nouvelle vie. L’horizon paraît moins
bouché. Colombe sourit.
Elle ne le sait
pas, elle ne se doute de rien mais elle savoure une de ses dernières nuits de
sommeil. » (page 30)
« Le
silence s’est épaissi. Un silence de cimetière. Si ce silence avait une teinte,
il serait noir […]. Il est des silences verts, comme ceux de la campagne ;
des bleus, des blancs, comme ceux de la mer, de la montagne. Ce sont des
silences habités, des silences pleins. Celui est vide. Insoutenable. »
(page 44)
« Lentement,
elle s’approche de la rampe pour jeter un coup d’œil dans la cage d’escalier.
Elle est vide. Pourtant, il y avait quelqu’un. Quelqu’un qui l’observait.
Elle sent encore
l’empreinte de ce regard intense, comme deux petits trous qui lui brûlent les
omoplates. » (page 60)
Lu il y a très longtemps, mais il me semble que j'avais bien aimé.
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