mardi 9 juillet 2013

La vengeance de Baudelaire, Bob Van Laerhoven


Quatrième de couverture :
Paris, septembre 1870, la guerre fait rage. Les premiers obus tombent sur la ville assiégée. Les ouvriers meurent de faim tandis que l’aristocratie se réfugie dans l’orgie et le spiritisme. C’est dans cette atmosphère chaotique que Paul Lefèvre, énigmatique commissaire assidu des maisons closes parisiennes, et son ami, l’inspecteur Bernard Bouveroux, homme curieux et cultivé, auront à résoudre une série de crimes hors du commun. Toutes les victimes portent un message, sous forme de vers extraits du très controversé recueil Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire, mort trois ans auparavant.

À mesure que l’enquête progresse sur un chemin encombré de subterfuges et de mensonges, les masques se craquèlent puis tombent, jusqu’à révéler un obscur secret au sein même de la famille Baudelaire.

L'histoire et mon avis :
Pour une lectrice tombée amoureuse des poèmes de Charles Baudelaire  au début de son adolescence (comme beaucoup, je pense), comment résister à un livre qui porte un tel titre ... 
Nous sommes en 1870, à Paris. Charles Baudelaire est mort depuis trois ans, La France est en guerre contre le Royaume de Prusse, le peuple meurt de faim et sa colère monte face aux excès des plus riches. C'est dans cette ville en proie à une profonde mutation qu'une série de meurtres, tous assez étranges et sordides (oui, déjà, assassiner quelqu'un, je vous l'accorde, ce n'est pas joyeux. Mais quand on "enjolive" ce meurtre selon sa propre esthétique, ça l'est encore moins) que se déroule l'histoire. Un point commun entre ces différents meurtres : des vers de Charles Baudelaire sont retrouvés sur chaque scène de crimes. Reste à savoir pourquoi ...

J'ai aimé ce livre, même si parfois je l'ai trouvé plutôt dérangeant. L'auteur nous fait visiter ce Paris en profond changement, sa façon d'écrire nous permet de nous imaginer facilement les lieux. Les ouvriers souffrent de plus en plus, la noblesse semble vouloir ne se rendre compte de rien et vit dans l'opulence et les excès en tout genre. Le fossé se creuse de plus en plus. Un commissaire et son adjoint, Paul Lefèvre et Bernard Bouveroux sont chargés d'enquêter sur les meurtres. Ce sont deux personnes qui s'opposent de prime abord : l'un passe son temps libre auprès de prostituées, j'ai trouvé son caractère plutôt sombre, le second est plus sérieux et curieux. Pourtant, ils se complètent. C'est aussi une sorte de roman à tiroirs : des récits s'enchassent dans l'histoire principale et permettent notamment d'approfondir les personnalités de nos deux personnages.

De ce livre se dégage toutefois une atmosphère malsaine. A cause de l'époque, bien évidemment, mais aussi la façon dont l'auteur raconte les évènements, notamment ceux liés au sexe (on est loin de l'idée de plaisir auquel ce mot est généralement associé).

C'est donc bien un polar que nous avons ici (la chute est surprenante), mais un polar qui mêle aussi l'histoire littéraire, sociale et politique, aux accents érotiques et ésotériques. On découvre les personnes dans leur intériorité, tout ou presque nous est dévoilé. Une lecture plutôt marquante, que je ne regrette pas.


Il existe une vidéo pour présenter ce livre, ici, mais attention aux oreilles : le son est plutôt mauvais (musique forte et voix peu audible).

Quelques mots sur l'auteur ... :
Bob Van Laerhoven est né en 1953 près d'Anvers. Il est à la fois auteur de romans, de récits de voyages, de livres pour enfants, de pièces de théâtre, de biographies, de recueils de poésie, d'essais, d'ouvrages de non fiction, de lettres, de chroniques et d'articles. Son roman La Vengeance de Baudelaire a remporté en 2007 le prix Hercule Poirot du meilleur roman flamand à suspense.

Enfin, merci à Gilles Paris pour cette découverte, ainsi qu'à MA Editions !


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