mercredi 12 mars 2014

Lété des lucioles, Gilles Paris

 

Présentation : 
Du haut de ses neuf ans, Victor a quelques certitudes : c’est parce que François, son père, n’ouvre pas son courrier qui s’amoncelle dans un placard que ses parents ne vivent plus ensemble ; c’est parce que Claire et Pilar, ses mamans, adorent regarder des mélos tout en mangeant du pop-corn qu’elles sont heureuses ensemble. Et c’est parce que les adultes n’aiment pas descendre les poubelles au local peint en vert qu’il a rencontré son meilleur ami Gaspard.
En vacances à la résidence du Grand Hôtel du Cap-Martin, Victor partira à l’aventure sur l’étroit chemin des douaniers qui surplombe la côte en compagnie de Gaspard. L’été sera placé sous le signe de l’étrange avec une invasion de lucioles, des pluies sèches et des orages aussi soudains que violents. En guidant les garçons jusqu’aux passages secrets menant aux villas qui bordent le rivage, papillons, baronne et jumeaux feront bien plus que de leur ouvrir la porte des jardins enchantés.
Un voyage au pays de l'enfance qui déborde d'émotion et de tendresse.

Mon avis :
C'est un livre que j'ai beaucoup aimé, et j'en étais déjà presque sûre avant même de commencer à le lire. La plume de l'auteur, Gilles Paris, m'avait déjà plu avec Autobiographie d'une courgette, ce fameux titre qui m'avait tant interpellée.
Je ne suis pas la seule à avoir apprécié ce livre, ce qui n'est vraiment pas étonnant : les critiques positives fleurissent sur les blogs et dans les journaux depuis quelques semaines, c'est bien ce qui me pose problème : tout ou presque a déjà été dit. D'ailleurs, il m'est arrivé d'adorer un livre mais de ne pas le chroniquer parce cela avait déjà été trop fait. 
Sauf que là, je ne peux pas m'empêcher d'écrire tout de même un petit quelque chose, pas seulement parce que j'ai adoré ce livre et son petit narrateur Victor, mais aussi parce que j'apprécie aussi l'auteur, que j'ai eu la chance d'écouter lors d'une rencontre qui s'est passée il y a quelques semaines au Furet du Nord, à Lille.
J'ai reçu ce livre déjà dédicacé, j'étais alors ravie. J'en ai aussitôt lu les premières pages et j'ai rapidement adoré un passage "Maman est libraire. Elle écrit des petits mots tout en fluo pour les livres qu'elle a aimés, un Post-it jaune qu'elle colle sur la couverture pour attirer le regard du client. Maman tient aussi un blog où elle raconte l'histoire des livres, avec le prix, le nombre de pages et un mot pour les définir. [...] C'est simple, maman lit tout le temps, sauf sous la douche ou quand elle dort. Comme elle en lit plusieurs en même temps, il y a au sol, du côté de son lit, des piles de livres d'où s'échappent les marque-pages de sa librairie."
Pourquoi l'ai-je aimé ? Parce qu'il parle d'un métier que j'aime beaucoup, que j'admire même, celui de libraire, ce métier que j'aurais aimé faire, mais il en est autrement. Et le clin d’œil au blog aussi.

Victor a une autre maman, Pilar qui "est arrivée un an après le départ de papa". A quatre (il y a aussi sa sœur Alicia), ils passent leur été dans un appartement à Roquebrune-Cap-Martin, près de Nice, dont le père de Victor a hérité après la mort de sa sœur. Pourtant, hors de question pour ce papa d'y retourner, sans que Victor ne parvienne à savoir pourquoi. Rapidement, Victor se fait un "meilleur ami", Gaspard Clerget qu'il rencontre au local des poubelles. Il va aussi rencontrer Justine, dont il est tombé secrètement amoureux mais aussi les étranges jumeaux "corbeaux" Tom et Nathan, férus d'histoire, qui lui apprendront beaucoup de choses sur la résidence et les villas. Avec l'aide de ses ami(e)s, mais aussi de conversations et de rencontres avec d'autres personnages, comme avec sa sœur Alicia (qui est loin d'être une simple petite peste fugueuse et agaçante comme on pourrait l'imaginer au début) ou encore avec la baronne, c'est un ancien secret que Victor va finir par découvrir, secret qui modifiera le cours de leurs vies.

J'ai aimé la fraîcheur et la naïveté de ce petit garçon, la force de l'amour entre de nombreux personnages, voir se dévoiler au fur et à mesure des personnages comme Alicia et Justine ... 
J'ai aussi aimé la situation familiale : Claire, la mère de Victor, vit maintenant avec une autre femme, cette deuxième maman, sans que cela ne lui semble étrange le moins du monde. 
J'ai éprouvé une sensation étrange une fois la lecture de ce livre terminée, je m'aperçois que j'ai vraiment cerné le personnage de Victor,  j'ai l'impression très nette de le connaître, comme s'il avait été un de mes élèves.
Je me suis un peu retrouvée enfant, en lisant ce livre, comme avec le précédent. Je me suis amusée à essayer de me rappeler comment j'étais à l'âge de 9 ans (je vous avoue que c'est plutôt flou), mais je ne pense pas que j'étais aussi téméraire que ce Victor. En tout cas, quel été extraordinaire pour ce petit garçon, un été intense en émotions, inoubliable. Une chose est sûre, il restera toujours une place dans sa tête et dans son cœur pour Justine, Gaspard, les jumeaux, Rosita ou encore la baronne.

Un vrai conte moderne qui ne laisse pas indifférent. 

NB : j'aime beaucoup la couverture de ce livre qui montre bien les émotions que doit ressentir Victor : Ces petits êtres et leurs ombres ont un côté à la fois mystérieux, fascinant mais aussi un côté effrayant. Et la lumière qui fait penser aux lucioles ...  Elle est vraiment bien choisie. Je me pose juste une question : pourquoi ces mots "Un balcon sur la mer" au bas de cette page ?

Quelques petites notes prises pendant l'interview ... 

Rien que pour vous, voici quelques informations révélées par notre auteur lors de la rencontre au Furet du Nord ....


* Gilles Paris est auteur et attaché de presse. Il aime les deux métiers, il trouve que les deux lui permettent d'apprendre beaucoup sur l'être humain.  Il pense avoir très peu d'ami écrivains, même s'il avoue faire de belles rencontres. 

* Pourquoi faire parler un enfant de 9 ans ? C'est un âge important, entre deux périodes : le bébé et l'adulte. L'enfant, à 9 ans, ne juge pas, essaie de comprendre. On change quand on grandit. La langue est encore imagée, poétique. ça permet aussi de parler de sujets difficiles en les dédramatisant. 
Pour ce livre, il souhaitait un enfant futé, malin (il écrit tout de même déjà son roman !).

* Il voulait que le livre se termine bien, avoir une note d'optimisme. 

* Pour faire ce livre, il est allé à Roquebrune plusieurs fois, il s'est beaucoup documenté. C'est une résidence pour personnes aisées qui existe à côté de Menton. A la fin du XVIIIème siècle, c'était un grand hôtel où il y avait beaucoup de personnalités (Cocteau, Coco Chanel ...).
La concierge de la résidence lui a raconté beaucoup de choses, il s'est aussi inspiré d'un ami peintre argentin pour faire le personnage de Pilar. 
-> Il a besoin que ça sonne juste. 

* Il a rencontré dans des écoles des enfants, dès son premier livre Papa et Maman sont morts.  Titre plutôt difficile mais ... qui a fait rire les enfants ! 


Autre avis sur ce livre à découvrir sur le ce blog : Les tribulations d'une lectrice.
J'ai fait la connaissance de cette blogueuse lors de la rencontre au furet du Nord avec Gilles Paris !




6 commentaires:

  1. Bravo, belle mise à nue de ta part. J'aime beaucoup car tu parles avec ton cœur
    NGM

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  2. Ha "L'été des lucioles" et la rencontre avec Gilles Paris à Lille deux choses qui vont longtemps rester gravées dans ma mémoire ainsi que "Autobiographie d'une courgette" d'ailleurs :) Bravo pour ta jolie chronique et pour ce chouette compte rendu :)
    Et puis, je n'oublie pas le plaisir de t'avoir rencontré lors de cette rencontre :)

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  3. quelle chance d'avoir rencontré cet auteur!! j'adore ses livres!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!et celui ci n'a pas fait exception!!!

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  4. J'ai tout de même trouvé qu'il avait du mal à démarrer. Mais après, quel plaisir de lecture.

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  5. j'ai lu bcp de bonnes critiques de ce livre, il faudrait que je m'y mette!

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Merci :)