samedi 28 septembre 2013

Ma rencontre avec Soledad : portrait d'une artiste.

Ce mercredi 25 septembre, j'ai eu la chance de rencontrer une femme connue surtout pour ses dessins dans le magasine Elle ou pour ses livres pour enfants : Soledad Bravi.


Avant la rencontre ... 

La rencontre m'a été proposée par l'agence Gilles Paris, que je remercie, elle a eu lieu au furet de Lille.

Soledad, c'est un nom qui ne me disait rien jusqu'à ce que je reçoive un jour la présentation de la  BD de Soledad : la compile de l'année, dont vous pouvez trouver la chronique ici. J'ai d'abord reconnu ses dessins, ce tracé, ces femmes au nez en pointe et aux mains incomplètes mais aussi ces textes brefs mais toujours si justes. Bref, je savais que j'aimais ces dessins sans savoir qui les créaient, j'étais donc ravie à l'idée d'aller la rencontrer.
Toutefois, l'envie n'épargne pas le stress, évidemment : et si jamais le courant ne passe pas ? Et si je ne trouve plus mes questions ? Et si elle les trouve toutes nulles ? Et si ...  Je pourrai continuer l'anaphore encore longtemps, mais je pense que celles et ceux qui ont déjà été confrontés à un tel moment auront compris ce que je ressentais. Et oui, il s'agissait, après tout, de ma première rencontre en tête à tête avec une personne dont j'admire le talent.
J'ai été très bien accueillie au Furet par Jean-François Callens (si vous connaissez l'histoire du Furet, vous savez que le nom "Callens" y est intimement lié depuis bien longtemps ...). Après avoir pris l'ascenseur et arpenté quelques couloirs, je suis enfin arrivée dans une petite salle, Soledad m'y attendait.

Interview reprise sous forme de portrait ...

La rencontre :
Comme vous pouvez vous en doutez, j'avais toutes mes questions déjà prêtes, même si j'en ai évidemment oubliées, et d'autres sont venues au fur et à mesure.

Comment en est-elle venue au dessin ?
Soledad a l'impression de dessiner depuis toujours. Elle est née dedans. Sa mère était illustratrice, son père aimait l'art. Il y avait toujours des dessins qui trainaient à la maison. Ses deux frères dessinent eux aussi, elle considère qu'ils sont très bons. Le dessin, c'est venu comme une évidence pour elle, c'est quelque chose de vital qui lui permet de partir "dans un autre monde", de "voyager partout". Elle ne s'arrête jamais de dessiner ou de réfléchir à ce qu'elle pourrait créer. D'ailleurs, elle a toujours ce qu'il faut sous la main au cas où le crayon la démangerait.
C'est à la naissance de son premier enfant qu'elle se met au dessin et met de côté la publicité. Toutefois, travailler chez soi, même si c'est plaisant n'est pas pour autant facile et elle s'astreint à "une rigueur militaire".


Tu veux faire quoi quand tu seras grande ?
Mais, ce n'est pas pour autant qu'elle a voulu être dessinatrice dès son plus jeune âge. Petite, elle s'imaginait coiffeuse ou princesse, comme beaucoup d'enfants. En grandissant, elle se voyait journaliste. C'est à la sortie du bac qu'elle a voulu faire du dessin. Mais, pour y arriver, elle a dû travailler, notamment pour avoir un style. Mais le travail ne lui fait pas peur.


L'imagination et inspiration chez Soledad.
L'imagination, elle en toujours eu. A la maison, il n'y avait pas de devoirs, ses parents ne voulaient pas qu'elle en fasse, une éducation différente en comparaison à celle des autres enfants qui lui donnait l'impression "d'être décalés à l'école" : "j'ai souffert à l'école d'être nulle, on appartenait à la caste du mauvais élève". Mais, c'est aussi ce qu'il lui a permis d'avoir beaucoup d'imagination.

Une question qu'on se pose, et que je lui ai évidemment posée, c'est : comment trouver l'inspiration ? Après tout, elle arrive toujours à viser juste : les questions qu'elle se pose, on peut tous (enfin, surtout toutes) se les poser : "Je trouve l'imagination partout. Moi, d'abord : les questions que je me pose, je trouve drôle de mettre une image en réponse aux questions. Je pars de choses personnelles mais je me rends compte que ça concerne souvent toutes les femmes, même des questions qui peuvent sembler superficielles". Ce qui permet d'ailleurs de soulager les autres femmes. Elle se décrit aussi comme étant "une éponge", elle est toujours aux aguets. Et quand on lui demande ce qui fait une bonne question, elle nous répond "une belle angoisse".
Le plus dur à trouver ?  Les gags, mettant parfois jusqu'à trois semaines à en trouver. Il faut aussi chercher un dessin surprenant, et tout ça prend beaucoup de temps.

Le travail :
Notre illustratrice est une acharnée du travail. Besoin d'un dessin ? Hop, il est fait aussitôt.
Elle ne rend pas un travail tant qu'elle n'en est pas pleinement satisfaite.  Les dessins qu'elle préfère ? Ceux qui la touchent, qui réussissent à capter un sentiment. Mais il faut aussi trouver une bonne phrase (tout ça, on a vu qu'elle savait faire).

Comment dessine-t-elle ?
Avant, elle utilisait l'aquarelle, maintenant, elle lui préfère le logiciel photoshop, "les couleurs rendent moins bien avec l'aquarelle".

Pourquoi ce livre ?
C'est elle qui a voulu rassemblé les planches parues dans Elle sous forme de livre, elle sait que certains les collectionnent et parfois on lui demande une planche perdue. Elle m'a parlé de personnes qui pouvaient accrocher la planche de la semaine sur leur frigo (certainement à cause du thème qui devait tomber à point nommé dans la famille), ou d'une autre qui les garde précieusement dans un lutin.

La lecture :
Elle lit peu de BD, mais beaucoup de roman. Si elle a détesté le dernier livre de Véronique Ovaldé (elle a trouvé insupportable la répétition inlassable du nom de la femme),elle a adoré Le garçon incassable de Florence Seyvos, dont elle m'a parlé avec d'intérêt - elle m'a d'ailleurs donné envie de le découvrir. Mais en ce moment, c'est Esprit d'hiver de Laura Kasischke qui se promène dans son sac. 

Et la lecture à l'école ?
Quand je lui ai demandé si elle lisait autre chose que la littérature contemporaine, on en est venue à parler de certains livres donnés à l'école, comme Zola : elle regrette ce choix, à cet âge là "on manque de maturité", de vécu, il faudrait privilégier des livres plus adapter, puisqu'on risque "de les dégoûter de la lecture pour le futur".

Et mis à part Elle ?
Elle a écrit plusieurs livres pour les enfants (de 0 à 3 ans) que vous pouvez retrouver sur son site, travaille pour la collection Les paresseuses et a pour projet d'écrire un livre avec le cuisinier Pierre Hermé. Vous pouvez aussi retrouver tous les jours un nouveau dessin sur son blog.

Pour conclure, j'ai été enchantée par cette rencontre. Si au début j'ai pu trouver Soledad un peu froide (comme je l'ai d'ailleurs déjà lu sur une autre interview, mais c'est peut-être juste qu'elle se demandait à qui elle avait affaire, cette grande brune qui débarque tout stressée), l'ambiance c'est peu à peu décontractée. C'est une personne très humaine, avec les pieds sur terre, qui suscite beaucoup d'admiration, comme j'ai pu le voir avec cette dame très gentille (je pense que son prénom est Marie, désolée si je me trompe) qui est venue à la fin de l'interview et qui a eu aussi la chance de la rencontrer en "tête à tête"). Cette dernière a d'ailleurs très bien résumé le travail de Soledad "un minimalisme de graphisme, une bonne attitude et un texte humoristique et bien vu".

Merci à Soledad pour ce temps accordé, mais aussi à l'agence Gilles Paris et au Furet du Nord, notamment à Jean-François Callens et à la jeune stagiaire dont le prénom m'échappe (à moins que ce ne soit Raphaëlle ?).
Et ça, c'est rien que pour moi :








8 commentaires:

  1. je ne connais pas du tout cet auteur... je vais combler ce manque!

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  2. Oh, je reconnais les dessins, mais je ne savais pas non plus qui les faisait. mais j'adore !
    c'est génial de pouvoir rencontrer un auteur comme ça, tu as de la chance ! (mais ça me stresserait trop aussi comme tu peux t'en douter ^^)

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  3. Je pense qu'on doit être plusieurs comme ça ! Mais c'est chouette je trouve de pouvoir mettre un nom sur des dessins.
    Contente de te revoir passer par ici :)

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  4. Si je ne me trompe pas, c'est l'auteure de la BD que l'on trouve dans le magasine ELLE ^_^ C'est toujours un plaisir de la lire =)

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  5. C'est bien elle, comme précisé en intro de ce billet :p
    Je vais sur son blog tous les jours maintenant !

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  6. c'est une chance que cette rencontre..., je n'ai jamais rencontré d'auteur quelques qu'il soit....

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Merci :)