mardi 13 août 2013

Autobiographie d'une courgette, Gilles Paris





Quatrième de couverture :
Un nom de cucurbitacée en guise de sobriquet, ça n'est pas banal ! La vie d'Icare - alias Courgette - neuf ans, n'a rien d'ordinaire : son père est parti faire le tour du monde "avec une poule"; sa mère n'a d'yeux que pour la télévision, d'intérêt que pour les canettes de bière et d'énergie que pour les raclées qu'elle inflige à son fils. Mais Courgette surmonte ces malheurs sans se plaindre ... Jusqu'au jour où, découvrant un révolver, il tue accidentellement sa mère. Le voici placé en foyer. Une tragédie ? Et si, au contraire, ce drame était la condition de rencontres et d'initiations - à l'amitié, à l'amour et au bonheur, tout simplement ?

L'histoire et mon avis :
Avec un titre pareil, on peut s'imaginer pas mal d'histoires avant même de commencer le livre. Une courgette. Quel peut bien être l'intérêt de lire l'histoire d'un légume ? Rien de très palpitant qui plus est, ça ne doit pas être le meilleur endroit au monde un potager pour vivre des folles histoires ... C'est donc qu'il doit se cacher autre chose qu'un légume sous le mot "Courgette", voilà la première raison qui m'a poussée à lire ce livre. La seconde, c'est qu'il est conseillé (par l'éditeur) pour les collégiens, en lecture cursive (pour les 4èmes ou les 3èmes).

Dès les premières pages, on découvre que Courgette n'est qu'un petit enfant de 9 ans, un enfant qui va tuer sa maman par accident (il voulait "tuer le ciel" parce que les nuages "pissent le malheur"). C'est ce petit garçon qui nous narre l'histoire : l'accident quand il tue sa maman, la rencontre avec Raymond, un gentil policier qui va prendre soin de lui, son arrivée dans un foyer "Les Fontaines", où il va rencontrer les "zéducateurs", mais aussi, et surtout, des enfants qui, comme lui, sont éloignés ou sans parents. Parmi ces enfants, une, surtout, aura une grande importance pour lui : Camille. La fin est belle, mais ce sera à vous de lire le livre pour la découvrir. 

Bon, ce n'est pas une histoire extraordinaire, je vous l'accorde. Les thèmes abordés ne sont pas les plus faciles : violence, maltraitance, mort etc. mais le fait que tout soit raconté par Icare change la donne. Il voit ou entend des choses terribles, mais les regarde avec une innocence propre à son âge, sa sensibilité rend le récit touchant, et assez drôle aussi, essentiellement quand Icare revient sur des expressions françaises qu'il ne comprend pas ("Apprendre par cœur c'est pas pour moi et je vois pas ce que le cœur vient faire dans tout ça"). Par ce roman Gilles Paris nous présente un univers qu'on ne connait pas forcément, celui des foyers pour enfants. Tous les enfants qui y sont ont connu des choses terribles, et pourtant, ils sont là, tous ensemble, à se reconstruire, petit à petit.

Du point de vue de l'enseignante, je pense que je pourrai donner ce livre à lire à mes élèves, surtout en 3ème (on y étudie le récit d'enfance et d'adolescence). Le vocabulaire ne sera pas trop difficile donc ne perdra pas les moins bons lecteurs, le style est bon et agréable, et l'histoire assez captivante. Des images sont insérées ça et là, je pense que ça leur plaira aussi beaucoup. Les expressions françaises, prise par Icare au sens propre, seront aussi intéressantes à relever avec eux.



Quelques citations :
-"Les adultes, des fois, ça dit des trucs stupides à cause de la peur qui leur dévore le cœur.
Ils feraient mieux d’écouter le silence.
On finirait par croire que les enfants sont super débiles et qu’ils n’ont qu’une envie : se percer la gorge avec une sucette, ou se casser le cou à bicyclette, ou les jambes et les bras en descendant des escaliers, ou avaler de l’eau de Javel parce que ça change du Coca."


- « Des fois, les grandes personnes faudrait les secouer pour faire tomber l'enfant qui dort à l'intérieur »

4 commentaires:

  1. Je l'ai lu il y a quelques années et j'avais vraiment aimé

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  2. Il est dans ma LAL, depuis que j'ai lu son dernier.

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  3. Ha Icare, c'est vrai qu'il est la force de ce roman :)

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    1. Je garde un bon souvenir de ce bonhomme, et je l'ai tellement imaginé, que je parviens encore à le visualiser comme s'il avait été un de mes élèves !

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Merci :)