lundi 15 octobre 2012

Rimbaud Mourant, Isabelle Rimbaud





Quatrième de couverture :

Lorsque le 20 mai 1891, Arthur Rimbaud débarque à Marseille, et est admis à l'hôpital de la Conception où il va être amputé de la jambe droite à cause du cancer qui ronge son genou, Isabelle Rimbaud a 31 ans. Elle n'a pas revu son frère depuis le départ de ce dernier au printemps 1880 pour Alexandrie, et qui l'a mené à ce long séjour – onze ans – loin des siens, pour une carrière de négociant en Abyssinie.
C'est ainsi, aux alentours de ce 20 mai, que commence la vocation d'Isabelle Rimbaud (1860-1917) dont ce livre, publié de manière posthume en 1921 aux éditions du Mercure de France, et jamais réédité depuis, retrace les épisodes fondamentaux: le séjour de Rimbaud dans la maison familiale de Roche l'été 1891 après l'amputation («Mon frère Arthur»), le retour de Rimbaud en train, le 23 août, à Marseille où il va mourir («Le dernier voyage de Rimbaud»), l'agonie du poète («Rimbaud mourant»), puis, le dernier chapitre, la découverte et la lecture de l'oeuvre («Rimbaud catholique»). 

L'histoire et mon avis :

Ce livre est divisé en quatre parties, quatre parties publiées à des moments différents mais rassemblées ici sous le titre "Rimbaud mourant". 

 La première traite de la maladie et de la souffrance que ressent Rimbaud, alors à l'hôpital à Marseille, quelques semaines avant sa mort. Tout ceci nous est raconté grâce aux lettres écrites par sa soeur, Isabelle, à leur mère. C'est elle qui veille sur lui et le soigne. C'est aussi dans cette partie, qu'Isabelle, dans la dernière lettre qu'elle écrit à sa mère, annonce avec beaucoup d'enthousiasme qu'Arthur a retrouvé la foi catholique.
La seconde partie ("Mon frère Arthur") a été écrite en 1892 à Roche, lieu de la maison familiale. Isabelle se remémore les moments qu'elle a pu passer avec son frère, décrivant des moments de la vie de ce dernier comme si elle les avait elle-même vécus. C'est le témoignage très fort d'un amour d'une soeur envers ce frère qui lui a apporté tant de choses. Un amour partagé et inconditionnel.
Puis, vient la partie "Le dernier voyage de Rimbaud", texte écrit à Charleville en 1897. Isabelle raconte le retour de son frère à Roche puis, son état continuant à se dégrader,  sa décision de partir à Marseille. Le voyage sera difficile et très douloureux pour Arthur Rimbaud. Une fois arrivés à Marseille, ils se rendront directement à l'hôpital de la Conception, là ou il s'éteindra quelques temps plus tard.
Enfin, le quatrième et dernier chapitre : "Rimbaud catholique" est celui qui m'a le moins séduite. Isabelle y analyse rapidement , de son point de vue, deux des oeuvres de son frère : Les illuminations et La chasse spirituelle.


Je n'ai pas vraiment cherché dans ce livre à déceler le faux du vrai : plusieurs s'en sont déjà chargés et je ne me sens pas capable de réaliser un tel travail. Je voulais découvrir un autre aspect de la vie de ce poète qui a bercé mes années d'étude de lettres, découvrir enfin ces fameux écrits d'Isabelle Rimbaud qui ont pu être tant décriés.

Ce qui transparaît de ce livre c'est bien l'amour d'une soeur pour son frère, un amour fort qui peut parfois donner l'impression de dépasser le simple amour fraternel. 
Si j'ai moins apprécié la dernière partie (je trouve avec du recul qu'elle rompt vraiment avec les trois autres chapitres, même si elle nous permet de connaître le point de vue d'Isabelle sur les textes de son frère), c'est une lecture que j'ai beaucoup apprécié dans l'ensemble. 

La préface d'Eric Marty est aussi très intéressante et nous éclaire pour la suite de la lecture. 


Merci à Libfly qui m'a permis de lire ce livre dans le cadre d'un nouveau rendez-vous : "La voie des Indés (lisez hors-pistes !)" qui nous permet de découvrir ou de redécouvrir des maisons d'édition peu connues. 


Ce livre est paru grâce aux éditions Manucius, dont l'objectif est de republier des manuscrits tombés dans l'oubli.





Quelques phrases que j'ai aimées .... 
-"Je ne dois pas songer à quitter Arthur en ce moment : il va mal; il s'affaiblit toujours, il commence à désespérer de vivre, et, moi-même, je perds confiance. Je ne demande qu'une seule chose : c'est qu'il fasse une bonne mort." (page 34).
- "Je l'ai aidé à mourir, et lui, avant de me quitter, il a voulu m'enseigner le vrai bonheur de la vie. Il m'a, en mourant, aidée à vivre" (page 59).
- "Je lui dois de savoir aujourd'hui ce que c'est que le monde et la vie, le bonheur et le malheur. Je vois ce qu'est vivre, ce qu'est souffrir, ce qu'est mourir". (page 69).


1 commentaire:

  1. J'avais fini par penser que ce livre était un mythe. Pourtant, comme tu dis, ce n'est pas faute d'en avoir lu des passages plus ou moins détournés à droite ou à gauche.

    J'ai une question.

    On dit qu'elle fait mention des dernières paroles de Rimbaud. Quelque chose qui, selon certains, aurait été prononcé dans un langage inconnu. Docteurs, infirmiers, etc. n'y comprenaient rien et parlainet de délires dus à la fièvre, mais s’accordaient pour dire qu'il s'agissait là des plus belles choses au monde. Une sorte de poésie divine.

    Qu'en est-il alors ?

    Biz,

    Fran

    Cette légende m'avait bcp marqué plus jeune. Cela

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Merci :)