Quatrième de couverture :
À quinze ans, Michaël fait la
connaissance d’une femme de trente-cinq ans dont il devient l’amant. Pendant
six mois, il la rejoint chez elle tous les jours et lui fait la lecture à haute
voix. Cette Hanna, mystérieuse, disparaît du jour au lendemain.
Sept ans plus tard. Michaël
assiste au procès de cinq criminelles parmi lesquelles il reconnait Hanna. Elle
se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui
parler, Michaël comprend soudain l’insoupçonnable secret qui, sans innocenter
cette femme, éclaire sa destinée.
Il la revoit une fois, des années
plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son
histoire à lui, dont il dit : « Comment pourrait-ce être un
réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma
génération que j’aurais moins bien su camoufler que les autres ? »
L’histoire et mon avis :
Malade, Michaël rentre de cours
et s’arrête devant un immeuble. Il rencontre une inconnue qui lui vient en aide
et le raccompagne chez lui. Une fois guéri, au bout de quelques mois, il décide
de la remercier et se rend chez elle.
D’abord timide, le jeune garçon
entame alors une relation avec son amante, Hanna Schmitz. Il lui fait la lecture
tous les jours en sortant de cours. Commence alors une relation passionnée
ponctuée de disputes, de moments d’intimité et divers livres. Les mois passent
et Hanna finit par disparaître. En plein désarroi, Michaël fait le deuil de cet
amour.
Au cours de ses études d’avocat,
le jeune homme est amené à assister au procès de criminelles nazies. Il y
retrouve Hanna, sur le banc des accusées. Il comprend le secret qu’elle cache
depuis longtemps et qui explique son attitude gauche face aux accusations des
jurés. Hanna est finalement condamnée. Sans vouloir l’excuser, Michaël tente de
l’aider mais le poids des actes de son amante est si lourd qu’il ne parvient
pas à lui parler. Plusieurs années auront raison de ce silence et permettront
aux anciens amants de se retrouver, en quelque sorte…
J’ai trouvé ce livre dans une
petite librairie-papeterie où je travaillais. Le titre m’a de suite interpelée.
Mais, en lisant la quatrième de couverture, j’ai eu peur d’être déçue. Je n’ai
pas eu un très bon ressenti (ce qui est l’un des principaux critères qui me font
choisir un bouquin). J’ai laissé l’ouvrage sur l’étagère.
Et puis, j’ai eu l’occasion de
voir le film. J’ai eu un gros coup de cœur pour cette histoire. Alors, là, j’ai
absolument voulu lire le livre (tout de même, deux ans plus tard…). J’y ai
retrouvé beaucoup d’éléments similaires. Le bouquin est divisé en trois parties
(la rencontre avec Hanna et la relation intime/le procès d’Hanna/les
« retrouvailles » en prison à travers la lecture). Le film va et
vient entre l’adolescence, les études de Michaël et sa vie d’adulte.
J’ai beaucoup aimé ce rapport au
livre qui devient presque un objet sacré. Il y a les moments de lectures puis
la récompense pour le liseur. De plus, Hanna est un personnage plutôt froid,
parfois colérique et on la suit avec distance. Le lecteur, qui partage le point
de vue de Michaël, se sent proche du jeune garçon. On le voit maladroit, et
amoureux. Le passé d’Hanna créé une véritable distance et amène le lecteur à la
juger. Même si, personnellement, j’ai gardé un petit attachement envers elle.
Je ne parvenais pas à mettre une barrière morale entre elle et moi. Quand bien
même, cela s’avérait évident.
Je pense que le livre établit une
sorte de questionnement. Il bouscule un certain nombre de principes, de
préjugés. Il trouble, je dirais même. Il établit un lien très fort et le brise
en même temps. C’est ce qui m’a plu. Un agréable moment de lecture, en résumé…
Citations :
« Je relisais à l’époque l’Odyssée, que j’avais lue au lycée et
dont je me souvenais comme de l’histoire d’un retour au pays. Mais ce n’est pas
l’histoire d’un retour au pays. Comment voudrait-on d’ailleurs que les Grecs,
qui savaient qu’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, aient cru
à un retour ? Ulysse ne revient pas pour rester, mais pour repartir. L’Odyssée est l’histoire d’un mouvement
qui à la fois vise un but et n’en a pas, une histoire de succès vains. »
(page 204)
« D’abord, je voulus écrire
notre histoire pour m’en débarrasser. Mais dans ce but, les souvenirs ne sont
pas venus au rendez-vous. Ensuite, je me suis avisé que notre histoire était en
train de m’échapper, et j’ai voulu la rattraper par l’écriture, mais cela non
plus n’a pas appâté la mémoire. Depuis quelques années, je laisse notre
histoire tranquille. J’ai fait la paix avec elle. Et elle est revenue, détail
après détail, et avec une espèce de plénitude, de cohérence et d’orientation
qui fait qu’elle ne me rend plus triste. » (page 242)
Une chronique d'Elza Landry.
Un super livre et un super film! Une histoire qui met plein de choses en avant comme tu dis, vraiment un très bon roman qu'il faut conseiller!
RépondreSupprimerPauline,
Entre Les Pages : http://areader.over-blog.com/
C'est un livre que j'ai aimé même si la relation entre une femme mûre et un jeune adolescent m'a beaucoup gênée
RépondreSupprimerC'est vrai que cette histoire est horriblement tragique... J'ai adoré le film :) bonne journée!
RépondreSupprimerUn très bon livre, et ce qui n'est pas toujours le cas, le film est très bon également.
RépondreSupprimerC'est un livre qui m'a beaucoup marquée dans mes "rencontres littéraires"... J'avoue que le sujet m'était difficile au départ mais l'intrigue est bien menée, découpée.
RépondreSupprimerJe ne peux que le recommander :)