vendredi 18 mai 2012

Les heures silencieuses, Gaëlle Josse

                          



Encore un livre que j'ai acheté au Salon du Livre de Bondues. Pourquoi ce livre ? Beaucoup de choses m'ont interpellée dès la première de couverture : le tableau notamment l'impression de profondeur, le titre (que peut bien signifier cette idée d'"heures silencieuses" ?), et accessoirement le prénom de l'écrivain qui me fait penser à une amie (qui aura, j'espère, la chance aussi de se faire publier ... ).

Quatrième de couverture :

Delft, novembre 1667. Magdalena Van Beyeren se confie à son journal intime. Mariée très jeune, elle a dû renoncer à ses rêves d'aventure sur les bateaux de son père, administrateur de la Compagnie des Indes orientales. Là n'est pas la place d'une femme... L'évocation de son enfance, de sa vie d'épouse et de mère va lui permettre l'aveu d'un lourd secret et de ses désirs interdits. Inspiré par un tableau d'Emmanuel De Witte (tableau que vous pouvez observer sur la droite), ce premier roman lumineux, coup de coeur des lecteurs et de la presse, dessine le beau portrait d'une femme droite et courageuse dans le peu d'espace qui lui est accordé. 
 Mon avis :
Gaëlle Josse nous emmène dans quelques moments forts de la vie de son personnage, Magdalena pendant un peu plus d'un mois (nous n'avons qu'un extrait du journal qui correspond de la période du 12 novembre au 16 décembre 1662). Le point de départ est le tableau : Magdalena nous explique les différentes parties de ce tableau tout au long des pages, nous entraînant ça et là dans ses souvenirs. Cette dernière semble se confier directement à nous : elle raconte à la fois les moments positifs de sa vie comme le plaisir qu'elle a eu de travailler auprès de son père mais aussi des moments plus sombres comme la souffrance qu'elle a endurée lors de ses fausses couches.
C'est une livre très facile à lire, idéal si vous ne voulez n'avez pas beaucoup de temps, très prenant et intime. A travers ses pages se dessinent aussi quelques traits marquants du XVIIème siècle comme le commerce ou l'esclavage.  Une lecture que je ne regrette pas.
Pourquoi les "heures silencieuses" ? Je pense qu'il s'agit de ces moments pendant lesquels nos lèvres restent scellées, empêchant les moindres pensées d'en sortir ... Une introspection. 
 Si je devais retenir une phrase .... 

 

"Ma vie dans la maison a repris son cours; cette chambre qui fut ma gloire est aujourd'hui mon tombeau.Je m'y retire le soir le cœur lourd, et lorsque mes doigts s'attardent  encore sur l'épinette, c'est de bien tristes airs qu'ils chantent ... "

3 commentaires:

  1. Le tableau me fait penser à "Las Meninas" de Velasquez où on retrouve une pièce annexe, au fond et un miroir, derrière les personnages. La profondeur de cette toile d'EdW est même beaucoup plus surprenante, impressionnante!

    La quatrième de couverture m'évoque ensuite deux romans de Tracy Chevalier et plus particulièrement le premier apparu dans ma bibliothèque: "La jeune fille à la perle". J'avais aimé ces deux oeuvres (l'autre c'était "Prodigieuses créatures"). Du coup, ta présentation du livre "Les heures silencieuses" me donne une nouvelle fois l'envie de retourner à la librairie et de peut-être plonger dans un univers similaire.

    Merci...

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  2. Je suis allée voir le tableau, je ne le connaissais pas. C'est vrai qu'on trouve des similitudes ...
    Je n'ai jamais lu ces deux livres ... sur le coup, c'est toi qui me donnes l'envie de les découvrir !
    Merci Elza

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  3. Voici un livre que j'ai découvert ici. Je viens d'en achever la lecture.

    J'adore le style de l'auteur et plus particulièrement les énumérations. Il y a beaucoup de poésie dans ce texte. J'ai d'ailleurs retenu deux ou trois phrases qui m'ont marquée.

    Je pensais que ça serait long. Non pas dans la forme (le livre ne fait que 80-85 p. environ) mais j'avais peur de ressentir une langueur. Quelque chose de pesant qui refléterait son état d'esprit. Et non...
    C'est une confession, une entrée dans une intimité. Quelque chose de secret qu'on ne percevrait pas en regardant la toile. Puis qui nous sauterait aux yeux, finalement.

    On referme l'ouvrage avec un sentiment particulier. Celui d'avoir partagé ces heures en silence. Celles de Magda, à écrire ses pensées, à se confier et les nôtres en souhaitant que ce personnage ressente notre présence, pour l'accompagner au quotidien...
    Un doux moment que cette lecture!

    Merci Euli!

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Merci :)