mardi 16 juillet 2013

Stefan Zweig, La Peur


Quatrième de couverture :

Ce recueil de six nouvelles illustre à la perfection le génie de l'observation de Stefan Zweig, son sens magistral de la psychologie dans l'analyse des comportements humains.
Romain Rolland lui attribuait "ce démon de voir et de savoir et de vivre toutes les vies, qui a fait de lui un pèlerin passionné, et toujours en voyage". Admirateur de Maupassant, Zweig voulait, dans ces six chefs-d'oeuvres, "résumer le destin d'un individu dans un minimum d'espace et donner dans une nouvelle la substance d'un livre".

L'histoire et mon avis :

Cela faisait un peu plus d'un an que ce livre m'attendait, patiemment, dans ma bibliothèque. Je l'avais acheté lors du Salon du Livre de Paris, en 2012 donc, sur les bons conseils d'une amie blogueuse. Plutôt prise par les sorties récentes que par les autres livres, je l'avais un peu laissé de côté et je suis ravie de l'avoir enfin lu. 
Six nouvelles composent ce recueil : 
- La peur
- Révélation inattendue d'un métier
- Leporella
- La femme et le paysage
- Le bouquiniste Mendel
- La collection invisible.

Je les ai toutes appréciées, certaines encore plus que d'autres : "La peur"," Révélation inattendue d'un métier", "Leporella" et "le bouquiniste Mendel". La première m'a replongée dans les récits fantastiques. Irène, une jeune femme bourgeoise, trompe son mari depuis quelques semaines mais elle supporte difficilement les pressions que cela engendre, et quand une inconnue, qui semble déjà tout connaître d'elle, vient la faire chanter sous peine de tout révéler, la pression monte et il n'est pas facile d'y résister. J'ai adoré la chute,  que je vous laisse le soin de découvrir ... 

Dans la seconde, "Révélation inattendue d'un métier"  nous suivons le regard d'un homme, une journée d'avril, dans la rue. La foule est dense, mais son regard s'est fixé sur un personnage et il ne cessera de le suivre, émettant des hypothèses sur sa profession. L'auteur arrive à créer un climat de légère tension, comme pour la première nouvelle, et je me suis retrouvée tout aussi intriguée que cet homme par le comportement du second, j'avais la même envie de découvrir quel était ce métier. 

En ce qui concerne les autres nouvelles, j'ai trouvé la tension moins forte, même si l'auteur la préserve toujours, dans une moindre mesure.  "Leporella" m'a amusée, j'ai beaucoup aimé la description de cette femme "Car, il y avait, à ne pas s'y méprendre, quelque chose de chevalin dans l'expression de sa lippe pendante, dans l'ovale à la fois allongé et dur de sa figure hâlée, dans ses yeux mornes, dépourvus de cils, et surtout dans ses cheveux épais et feutrés, collés sur le front en mèches grasses". Leporella, de son vrai prénom Crescence, est au service d'un baron et de sa femme. Alors que les autres domestiques ne font que passer, fuyant les querelles incessantes et fortes du couple, Leporella reste, faisant fi de cet ambiance détestable, à laquelle elle finira par trouver une solution ...

Dans un autre registre, "Le bouquiniste Mendel" nous ramène du côté de la guerre qui, même si elle n'a pas tué physiquement le bouquiniste Mendel, cet homme qui semblait connaître toute la littérature comme personne, l'a profondément transformé.

Enfin, "La femme et le paysage" relate l'histoire de ce que je vois comme étant une "non-relation" entre un homme et une jeune fille qui souffre de somnambulisme (si cela vous arrive, demandez-vous s'il a déjà pu vous arriver la même histoire !), certainement la nouvelle la plus poétique du recueil et "la collection invisible", celle d'un vieille homme qui pense détenir une collection de grande valeur, mais qui n'est composée que de vieux chiffons et objets. J'ai trouvé ces deux nouvelles un peu plus monotones.

C'était un bon moment de lecture. J'aime beaucoup l'écriture de Stefan Zweig, que je découvre avec ce recueil. Il manie parfaitement le rythme de son récit, sait transporter le lecteur du début à la fin de son histoire, joue aussi avec lui. En quelques pages ce sont les portraits de différents personnages qui nous sont exposés, l'analyse de différentes psychologies. Ce que j'ai particulièrement apprécié c'est l'absence de jugement sur les actions des personnages, l'ensemble repose juste sur l'observation : ce qu'ils font, les réactions qui en découlent.




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