Présentation :
DIEU EST HUMOUR ET GELUCK EST SON PROPHÈTE
Philippe Geluck ne respecte décidément rien. Son 18e album se prend carrément pour l'Ancien Testament et pour réaliser cette fresque fondatrice, le dessinateur s'est adjoint les services d'un coscénariste célèbre : Dieu en personne.
Avec ses airs de ne pas y toucher, il rhabille les créationnistes pour l'hiver et règle ses comptes avec ceux qui nous menacent des flammes de l'enfer. Oui on peut rire de tout et oui il est sain(t) de dépoussiérer les dogmes car, comme disait l'autre, Dieu est humour.
Philippe Geluck ne respecte décidément rien. Son 18e album se prend carrément pour l'Ancien Testament et pour réaliser cette fresque fondatrice, le dessinateur s'est adjoint les services d'un coscénariste célèbre : Dieu en personne.
Avec ses airs de ne pas y toucher, il rhabille les créationnistes pour l'hiver et règle ses comptes avec ceux qui nous menacent des flammes de l'enfer. Oui on peut rire de tout et oui il est sain(t) de dépoussiérer les dogmes car, comme disait l'autre, Dieu est humour.
Dans La Bible selon Le Chat, Philippe Geluck, récemment libéré des contraintes de la presse hebdomadaire, s'est lancé dans la première histoire longue de sa carrière. Le dessinateur d'un héros solitaire nous croque ici une galerie de personnages hilarants. Depuis les premiers êtres vivants (un peu tarés sur les bords et donc appelés à disparaître) jusqu'à Adam (qui ne semble pas beaucoup plus malin), aucun acteur n'échappe à la moulinette rageuse et désopilante d'un Geluck très en forme, à part, peut-être, Pascal le mouton, devenu l'âme damnée de Dieu, et la jolie Ève, première femme de l'humanité et première femme dans l’œuvre geluckienne. Adam a bien de la chance d'être tombé sur elle, et nous aussi, par la même occasion.
* C'est vrai, au fond, pourquoi s'esquinter à trouver un obscur écrivaillon quand on a d'aussi bonnes relations avec le Meilleur d'entre tous. Des deux compères, seul Geluck fera des apparitions dans les médias pour assurer la promotion de l'ouvrage. Dieu, cependant très emballé par cette collaboration, se réserve pour l'une ou l'autre séance de dédicace (à des dates non encore communiquées).
Mon avis :
C'est un bel objet que nous avons là. Quand on ouvre, on découvre deux petits albums à la couverture cartonnées (comme vous pouvez le voir à la fin de ce billet). Le Chat, on le connait bien, c'est cette grosse bête grise aux oreilles de chat (évidemment !) et au gros nez ovale, presque rond. Ici, le Chat n'est ni plus ni moins que Dieu (il aurait peut-être pu en profiter d'ailleurs pour refaire son nez, puisque Dieu peut tout faire ... ou presque).
Dieu ici n'apparait évidemment pas comme à l'accoutumée : il est certes aimant, bienveillant mais aussi maladroit, pas toujours doué pour ce qu'il veut faire, il se trompe, dort avec un Mouton, est marié à la mort et boit. Après avoir créé tant bien que mal les animaux (enfin, c'est plutôt le Mouton qui a fait le plus gros du boulot), il se dit qu'il faudrait aussi créer quelqu'un pour traitre les vaches, "bouffer les fruits des arbres", quelqu'un que "les moustiques et les guêpes vont pouvoir emmerder", tondre la pelouse, faire "pisser le chien" etc ... : et c'est pour cela que Dieu a voulu créer l'homme. Et pourquoi ne pas reprendre ce bébé qui vient de dégeler du congélateur de la cave comme point de départ ? Ce bébé soigneusement placé par la mort, qui n'en voulait pas.
Bref, dans ce livre, on rit beaucoup. On retrouve l'humour caustique d'un Philippe Geluck décidé à nous montrer qu'on peut rire de tout, même de ce qui est considéré comme étant sacré. Cette question se posait déjà dans son dernier essai, paru il y a quelques mois : Peut-on rire de tout ?
J'ai aimé la finesse de son humour, cela crée une complicité avec le lecteur. Je suis certaines que si on prend deux ou trois lecteurs, ils ne riront pas au même moment : tout dépendra du vécu, des sujets, de la sensibilité de chacun. Les mots sont bien choisis (les jeux de mots parfois un peu lourd, mais c'est une forme de comique) les références aussi.
Je ne vais pas dévoiler ce qui se passe une fois l'homme créé pour ne gâcher aucune découverte : c'est quelque chose que j'attendais de découvrir avec impatience, et on n'est pas déçu.
Enfin, cette BD ne m'a pas plu uniquement grâce à l'humour de son auteur. Comme je l'ai déjà écrit pour d'autres chroniques, j'aime quand un message est glissé à l'intérieur du livre, quand on nous invite à réfléchir. Ici la question de la liberté de penser se poser clairement, elle est d'ailleurs complètement d'actualité : on peut penser aux journalistes qui se font tuer pour avoir voulu faire leur travail, aux menaces qui sont envoyées à ceux qui caricaturent les prophètes, aux pays dans lesquels les habitants sont sous contrôle et ne peuvent s'exprimer.
La Bible selon le Chat, c'est une BD qui nous amène à penser à un thème contemporain, la liberté d'expression, par un récit absurde, outrageusement drôle, qui mélange les formes de comique.
Philipe Geluck sera (sans Dieu) présent demain au Furet de Lille pour une séance de dédicaces ... J'y serai !
La seconde partie m'a moins plu, mais je n'ai pas boudé mon plaisir.
RépondreSupprimerje note ! J'aime bien l'humour de Geluck
RépondreSupprimerFan de Geluck, j'ai beaucoup aimé, mais c'est vrai que je ne suis pas très objectif !
RépondreSupprimerIl a l'air pas mal :)
RépondreSupprimerBonjour, j'avoue que je l'avais acheté sous l'impulsion du billet de Yv et puis j'aime ce chat mais j'avoue ne pas avoir beaucoup ri. J'ai trouvé l'humour? un peu lourd. Je préfère le Chat dans d'autres albums. Bonne fin d'après-midi et bon réveillon de Noël.
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